Jeudi 26/06/2025
L’eau… l’eau est retombée aujourd’hui, et cela faisait longtemps qu’il n’avait pas plu. Cette eau-là était la bienvenue, elle a fait baisser les températures au petit matin, elle a abreuvé les plantes assoiffées, elle a rafraîchi les visages et les corps qui se pressent sur les trottoirs. Et c’est la même eau qui nous soutient en suspension, sous le soleil méditerranéen et au milieu d’un doux clapotis, dans ces petites criques entourées de rochers blancs, des calanques à la mer Égée, de Majorque à la Corse. C’est la même eau dans laquelle je jouais, tout petit, dans le vallon de Saint Barthélémy, à Salernes, et qui m’obéissait au gré des petits barrages que j’y faisais ou des canaux dans la boue qui irriguaient de minuscules bassins me paraissant des lacs. C’est cette même eau qui me trempait de la tête aux pieds, lors de ces mois de juin de mes années d’école primaire, comme je l’ai déjà raconté, lorsque nous faisions avec un ami de longs allers-retours entre nos maisons, sous la pluie d’été bienfaitrice. C’est cette même eau qui donne son parfum lourd au bitume dans la chaleur estivale, ou leur odeur fongique aux feuilles d’automne qui pourrissent sous les platanes. L’eau de Bachelard, symboliquement profonde, l’eau de source qui nous engloutira, l’eau bénite, l’eau de vie, l’eau essentielle, l’eau primordiale.
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