mercredi 18 juin 2025

Mardi 17/06/2025


Peut-être l’ai-je déjà rapporté dans ces quelques lignes quotidiennes, je ne sais plus… Il commence à y en avoir beaucoup. Si ce n’est pas le cas, voilà un des souvenirs marquants qu’il me reste de mon père. En tant qu’aîné, j’ai dû avoir droit à un traitement spécial, aussi avait-on quelques rites qui nous appartenaient à tous les deux. L’en d’entre eux était d’aller, le week-end, voir le match de rugby qui opposait Dieulefit à un club de la région, le plus souvent drômois ou ardéchois. A l’arrivée, il y avait d’abord l’odeur d’herbe coupée, humide, fraîche, qui se mêlait à celle de cette terre noire et grasse qui part en mottes entières, comme labourée par une charrue primitive. Et puis venait le match, ou plutôt une mêlée infâme de quatre-vingts minutes, sauvage comme le rugby de village, aux règles aléatoires, aux bagarres moins aléatoires, les corps fumaient, ça éructait, ça grognait… A la mi-temps, mon père m’emmenait à l’une de ces buvettes des années soixante-dix, en fine plaque de béton, et il me commandait systématiquement un Orangina, dans ces bouteilles à la panse arrondie et rugueuse. J’étais au paradis, c’était « mon » moment, la grande complicité avec mon père. J’ai encore dans la bouche le goût de cette boisson. Ensuite nous repartions regarder la seconde mi-temps et j’en profitais pour faire des acrobaties sur l’une des barres métalliques blanches entourant le terrain. Le dimanche se poursuivait à la maison, avec le poulet-frites traditionnel et les occupations de fin de week-end. Bonheurs et goûts d’enfance.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

 Jeudi 26/06/2025 L’eau… l’eau est retombée aujourd’hui, et cela faisait longtemps qu’il n’avait pas plu. Cette eau-là était la bienve...