Mercredi 11/06/2025
Être adolescent est tout sauf l’expérience du « plus bel âge de la vie ». Ce « tout » est complexe et quantité de livres ont été écrits sur le problème, car c’en est un au sens quasi mathématique du terme. Il faut en effet résoudre plusieurs équations simultanément : comment se construire tout en trouvant sa place dans le groupe, dans la société, comment s’opposer pour être soi, tout en gardant son statut d’enfant que les adultes protègent ? Il est attendrissant et en même temps exaspérant de voir la manière dont les adolescents « font » leur place dans le collège où je travaille. C’est un jeu perpétuel d’affirmation de soi et de volonté de se fondre dans la masse, de disparaître sans remous. Cela ne peut aller sans agressivité, violence parfois jouée, parfois réelle, car le malaise crée l’instabilité. Mais quoi qu’il arrive, pour ma part, je ne peux observer cela sans beaucoup de tendresse. Le passage est délicat, les choix sont maladroits, sous couvert de complexité les attitudes sont terriblement transparentes et prévisibles. Nous, adultes, pouvons être ulcérés par tant d’inconséquence, choqués, déçus parfois, et c’est notre rôle de rappeler les limites et d’indiquer la voie de la « sagesse », mais comment ne pas être touché et ému devant ces chrysalides qui se craquellent, devant ces mues, ces métamorphoses qui ne pourront que donner des papillons merveilleux, quoi qu’il arrive.
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