Mardi 17/09/2024
Le temps est encore passé trop vite ce matin, et j'ai bien cru arriver en retard... mais finalement ce ne fut pas le cas et j'ai même dû attendre sur le quai, puis dans le train. Il y a là peut-être une petite métaphore de ma vie : ne jamais savoir si on est dans le bon timing, dans la bonne temporalité, et finalement se rendre compte qu'on a bien employé son temps, qu'on est là où on devait en être. Mais si cela les atténue, les doutes ne disparaissent pas après cette prise de conscience. C'est comme si l'on filait sur des rails, un peu au hasard, et que malgré tout, et fortuitement, on s'arrêtait de temps à autre dans la bonne gare, là où on devait s'arrêter.
Durant le trajet de retour, j'échange avec le fils d'un collègue qui a le même âge que ma grande. C'est un miroir de sa situation : il doit commencer sa vie professionnelle mais se trouve encore dans les limbes de la vie d'adulte, sans véritablement travailler, être "installé", étant retourné chez son père mais en recherche de logement et de petits boulots jusqu'à l'embauche, dans quelques mois... tempus fugit, horae volant.
Mercredi 18/09/2024
Encore un peu juste, décidément… Mais confortablement assis, j’entame ces quelques lignes. Il est curieux d’observer les variations de remplissage du train, ces flux de personnes. Pourquoi ce mercredi matin n’y a-t-il pas grand monde, alors que les wagons sont d’habitude bien plus peuplés ? Il faudrait connaître des centaines de vies, il faudrait tout savoir sur chaque individu pour pouvoir répondre à cela. C’est vertigineux. Mais c’est un peu le sentiment que j’ai parfois dans les rues populeuses du centre-ville : tous ces visages que l’on croise, jamais les mêmes, mais souvent assez semblables, que peuvent-ils cacher ? Quelle infinité de réflexions, de rêves, d’aspirations, de déceptions, de sentiments contradictoires renferment-ils ? J’en ai parfois le vertige.
Jeudi 19/09/2024
Arrivé juste-juste au train, aujourd’hui. Encore un mystère de flux… le train est quasiment vide. Allez savoir… La voie nous fait traverser des quartiers censés être connus, voire très connus, mais elle permet d’en apprécier des caractéristiques insoupçonnées. Ainsi, au fond de ce quartier pavillonnaire modeste, où logent nombre de nos amis, se niche une maison ancienne, possédant une tourelle en faux colombage, que l’on n’aurait jamais remarquée sans prendre le train. Ou encore, cette mosquée entourée d’un camp de gitans d’un côté et d’un cimetière catholique, ancien, de l’autre, voisinages qu’on trouverait volontiers improbables. C’est en réalité comme si on découvrait perpétuellement du nouveau dans le familier, de l’original dans le banal, ce que d’aucuns auraient pu appeler l’ « unheimlich ». Le voyage, si court soit-il, aurait-il un rapport avec notre inconscient ?
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