Vendredi 13/09/2024
Petit matin frais, de ces matins qui vous font apprécier le train ou regretter le vélo, mais c'est comme les faces d'une médaille, l'un ne va pas sans l'autre. Quand on est tributaire des transports en commun, le moindre grain de sable dans la machine provoque des suées. Et cela n'a pas manqué, quatre minutes de retard et l'on se fait tout le scénario catastrophique de l'organisation de la matinée à revoir. Et puis le train arrive et plus rien n'est catastrophique. C'est un résumé de bien des moments de notre existence. Malgré son organisation impeccable, notre monde ne supporte pas l'incertitude.
Le retour me conforte dans cette pensée : une petite minute de retard fait naître en moi mille questions. Il y a probablement un lien étroit entre cette inquiétude concernant l'incertain et la vitesse de nos modes d'actions qui semble s’accélérer un peu plus chaque décennie, chaque lustre, voire chaque année. Les progrès fulgurants de l’informatique, des transports, nous donnent l'impression que l'on DOIT aller vite, que tout doit arriver immédiatement. Et cela crée certainement cette impatience qui engendre agressivité, stress et violence.
Lundi 16/09/2024
Le train est bien en avance, ce matin... mystère. Ce n'est pas un mal car si le fond de l'air était assez doux, le trajet fut battu par le vent et il est bon de se réfugier dans le compartiment. Le jour se lève, on est encore entre loup et chien, et malgré le soleil encore estival qui s'annonce pour aujourd'hui, le cours du temps se fait sentir, l'automne qui approche est tout à fait perceptible en ces heures matinales. J'y pensais sous la douche : notre grande fille revient demain de quelques jours à Paris et ailleurs. Dans les semaines qui viennent, elle repartira, ce sera "pour de vrai", pour aller construire sa vie quelque part. Certes, ses études l'ont poussée à se détacher peu à peu géographiquement de nous, mais c'était toujours provisoire. Là, C'est pour de bon et j'avoue que mon cœur se serre.
J'y pense encore au retour, j'essaie de me remémorer mon propre éloignement progressif de la famille. C'était à chaque fois une excitation particulière, la construction de quelque chose de neuf, de nouvelles "aventures" au sens propre du terme, et c'était bon à vivre. J'espère qu'il en est de même pour notre aînée, qu'elle se projette et voit loin devant, qu'elle n'est pas dans la douleur de la séparation d'avec le cocon familial. Si j'ai moi-même le cœur serré, j'aimerais ardemment qu'elle ne l'ait pas, elle, et cela me rend encore plus nostalgique. Les parents doivent grandir, eux-aussi, et ce n'est pas toujours facile.
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