mardi 25 mars 2025

 

Mardi 24/09/2024


Un événement datant de la même époque, à quelques mois près, me revient en mémoire. La nuit estivale était bien avancée, nous étions le 08 juillet et la maisonnée fut prise d’une soudaine frénésie que je ne m’expliquais pas, mais j’y participais. Mon père tenait mon petit frère dans les bras, ma mère devait tenir le bas de son ventre rebondi et attendait quelque chose sur le grand palier obscur devant la porte, et moi je restais, ensommeillé, dans l’entrée, regardant sans comprendre ce qu’il se passait. Je devais avoir un peu plus de trois ans, et relier des faits aussi étrangers l’un à l’autre qu’une mère sur le départ en pleine nuit, toute une famille réveillée, et le ventre maternel que j’avais vu croître durant les mois précédents, était hors de portée pour un grand bébé comme je l’étais encore. Mais il y avait quelque chose de magique, comme un air de cérémonie mystérieuse pour un avènement miraculeux. La scène reste gravée dans mon esprit comme un jalon important de ma construction personnelle.



Mercredi 25/09/2024


Petit souvenir aujourd’hui, trajet moins long… Puisqu’on en était aux souvenirs de (très) petite enfance, ce sont des sensations, tactiles, qui me restent de plusieurs moments passés dans le Var, à Salernes. Le premier est un souvenir de jeu au bord d’une rivière, sur des rives qui faisaient de toutes petites falaises de boue (quelques dizaines de centimètres), permettant la construction de petits barrages, le malaxage, la « pastouille » comme disait ma mère. L’endroit, le vallon de Saint Barthélémy, était frais, bucoliques, arboré… On se sentait plein d’une énergie végétale délicieuse. Le second est un autre moment de « pastouille », mais dans le terreau humide du balcon de l’appartement, donnant sur le cimetière d’un côté et une ancienne usine de tomettes, de l’autre. Même plaisir de triturer cette pâte noire, détrempée, dégoulinante, qui laissait les mains charbonneuses et « pégueuses », inutilisables...




Jeudi 26/09/2024


Le vélo pendu au crochet du wagon prévu à cet effet me rappelle cette époque de la fin des années 1970 où nos parents nous laissaient partir à l’aventure sur les routes autour de Dieulefit, dans la Drôme, sans trop se soucier de ce que nous faisions, ni du temps de notre absence. Cette fois-là, j’entrepris un périple qui me conduisit loin, au-dessus de la ville, puis à l’ouest, avec ce sentiment de liberté et cette impression de maîtriser son destin, malgré l’inconnu, propres aux grandes aventures. Ce fut un immense plaisir intellectuel et physique, une vraie jouissance. Cette expédition, sur un vélo déjà quelque peu inadapté à ma taille, ce saut dans l’inconnu familier, ce plaisir de la découverte mêlé à l’excitation d’un danger maîtrisé mais potentiel, tout ceci n’est certainement pas pour rien dans ce goût immodéré pour le voyage qui m’habite toujours, quelles qu’en soient les conditions, pour aller voir plus loin comment sont les choses.

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