Lundi 20/01/2025 et mardi 21/01/2025
Hier, nous avons regardé un film sur Simone Veil, un « biopic » de qualité qui abordait tous les aspects de cette vie extraordinaire. À un moment, alors qu’elle est dans un kibboutz israélien pour aller voir son fils, Simone Veil déclare être agnostique et ne partage que dans une certaine mesure la ferveur religieuse des jeunes réunis. Mais on voit bien l’émotion qui la prend au milieu de cette douce mais ferme manifestation de foi qui soude une communauté au-delà de tout clivage, parce qu’il s’agit du spirituel. Pour ma part, je ne parlerais pas d’agnosticisme, mais d’athéisme. La manière dont je conçois le monde n’admet pas la présence d’une transcendance supérieure, au-dessus de l’humanité. L’univers est régi par des forces physiques, que l’homme a bien du mal à définir parfois, et qu’il découvre progressivement, mais ce ne sont que des lois physiques qui interagissent et qui créent un fonctionnement global plus ou moins harmonieux. Il ne tient qu’à notre cerveau de les concevoir et de les vérifier, qu’à notre pensée de définir une morale, une éthique, une façon d’être dans cette grande collectivité.
Mercredi 22/01/2025
Cinq ou six minutes pour aborder le sujet de l’émotion artistique… nous verrons bien. Si art et artifice voisinent de façon évidente, c’est parce qu’il renvoient tous deux à une même opération : créer un univers parallèle à celui que notre conscience perçoit, tristement mécanique et prévisible. Cet univers recréé est une projection de notre conscience, projection fantasmée, abstraite, pur objet de nos pensées, mais qui n’en offre pas moins sa propre logique et un réseau de sens parfois inextricable… Le récepteur de l’œuvre est donc confronté à cette complexité, c’est tout son être qui est sollicité, toutes les parties de sa personne, et c’est ainsi que peut naître, ou pas, l’émotion esthétique. Les « capteurs » sensibles du récepteur sont alors excités, la conscience essaie de gérer le choc, mais doit se ressaisir, pour rationaliser l’expérience, on convoque sa culture, ses habitudes, et cette perturbation de la sensibilité par la raison, et de la raison par la sensibilité, crée l’indicible émotion artistique.
Jeudi 23/01/2025
Pour nous endormir, ma mère nous racontait des histoires qu’elle avait imaginées. Ceci n’est pas en soi très original, beaucoup de parents le font. Mais cela reste souvent éphémère et ces petites histoires disparaissent très vite. Ma mère, cependant, avait pris soin de les noter, de les rédiger, et nous possédons encore ces quelques manuscrits. En retombant dessus, de temps à autre, c’est tout un pan de mon enfance, de notre histoire familiale, qui refait surface. Le douillet du lit, la crainte confiante en cette pénombre qui portait en elle un doux sommeil et de possibles angoisses ou cauchemars, mais aussi l’odeur de ma mère penchée sur moi, son haleine, le timbre de sa voix. Et toute cette épaisseur, cette présence incarnée, redevient palpable à la lecture de ces manuscrits qu’il faudra un jour rendre publics, au moins pour que ces souvenirs de chaleur humaine trouvent leur écho dans le cœur du plus grand nombre.
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