Mardi 10/12/2024
Quand donc ai-je pris le train pour la première fois de ma vie ? Le souvenir en est nébuleux… Je crois que c’était pour descendre de Montélimar vers le sud, mais où ? Marseille ? Probablement. Toulon ? Moins sûr. Il me semble aussi qu’il y avait ma grand-mère… bourgeoise mal dégrossie, revêche par usage, affectueuse quand bon lui semblait, se fâchant toujours au meilleur moment. J’ai donc l’impression qu’elle était là, lors de ce premier voyage en train, mais ce n’est peut-être qu’une impression. Ensuite, le train fut pour moi le quotidien de mes deux premières années de khâgne à Nice. Et c’était le train à l’ancienne : compartiments, militaires couchés partout empêchant la circulation dans les couloirs, odeur de transpiration et de cigarette dans tous les coins. Des trajets festifs avec les amis varois, de grandes conversations et des fous rires, des projets et des rêves ? Parfois on s’endormait. Il y eut aussi les trains de nuit pour Venise, les TGV entre Paris et le sud… Ce roulis discret des trains modernes qui vous font traverser la nuit sans que vous vous en aperceviez.
Mercredi 11/12/2024
Magie des heures nocturnes : les fenêtres illuminées laissent voir les intérieurs qu’on ne peut distinguer de jour. Que l’on passe le long des bâtiments dans un véhicule, quel qu’il soit, ou qu’on les longe à pied, avec un rythme plus apaisé, il y a quelque chose de plaisant au spectacle de l’intimité dévoilée. Peut-être est-ce un plaisir voyeuriste, une jouissance de voir le caché, ce qu’il y a de plus personnel, mais l’intérêt ne me semble pas se réduire à cela. Ce spectacle relève aussi de l’étude sociologique, de la dissection sociale. C’est une coupe stratigraphique, un vivarium social, qui permet d’observer les goûts, les permanences, les invariants, mais aussi les spécificités, les originalités, le caractère unique de chacun.
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