Mardi 12/11/2024
Étrange week-end qui vient de s’écouler, avec des réjouissances amicales nombreuses, dont la venue pendant deux jours d’amis du Royans , mais aussi marqué par une dispute conséquente avec ma fille cadette. L’esclandre fut à la mesure de ce qui me chiffonnait : le manque d’attention et de considération pour l’autre, en l’occurrence les amis qui logeaient chez nous. Ceux-ci avaient amené avec eux leur propre fille cadette, du même âge que la nôtre, et qui attendait de la revoir. Or, de tout le week-end, elles ne se virent qu’un après-midi, notre fille refusant de nous accompagner à une petite randonnée le dimanche, avec de fausses excuses, avant un le lundi férié. La situation s’envenima jusqu’à la dispute. Il m’est en effet insupportable qu’on fasse passer ses préoccupations individuelles avant l’intérêt du groupe, et là je voyais la chair de ma chair se comporter de manière exactement contraire à ce qui constituent mes valeurs. Ma réaction fut certainement perçue comme exagérée, outrée, mais cela touchait au fondement de mes idées et m’atteignit profondément..
Mercredi 13/11/2024
Petit jour lumineux, frais, mais clair, aujourd’hui. Je ne sais pourquoi je l’associe à ces retours de « soirées » devenues « nuits », à Paris, lorsqu’il fallait revenir chez soi au tout petit jour. Souvent la marche était préférée au métro, soit parce qu’il n’y en avait pas encore, soit parce qu’il était plus agréable de se remettre dans un état de forme permettant de profiter de la journée à venir. Mais surtout c’était un plaisir indicible de marcher dans cette ville populeuse et toujours pressée à une heure calme, voire hors du temps. « Il est cinq heures, Paris s’éveille » traduit exactement l’atmosphère encore ensommeillée de la ville, alors qu’elle frémit déjà de la fièvre qui va la secouer. Ces petits matins clairs sont les anges des journées citadines.
Jeudi 14/11/2024
Le jeudi, c’est rasage, et ce matin j’ai repensé à mon père et au moment où il se rasait lui aussi. Petit, je trouvais que tout son attirail était bien compliqué, pour un résultat que je ne percevais pas bien. Mon père avait toujours la même tête… il devait se raser souvent. Les ustensiles dont il se servait me semblent aujourd’hui à la fois désuets, et tout à fait modernes. Il avait un blaireau qui séchait tout le temps sur la tablette de la salle de bain, et un bol de crème à raser, déjà prêt, qui n’a rien à envier à ma bombe de mousse à raser d’aujourd’hui. Son rasoir était clair comme du fer blanc, « à l’ancienne », avec une lame à placer entre des parties vissables. Quand mon père était rasé, il sentait bon, et cette odeur fait partie du souvenir que je garde de lui, une odeur un peu sucrée, mais avec quelque chose de « viril », une odeur qui rassurait, un odeur confortable, douce. Ce matin le rasage m’a renvoyé loin dans ma mémoire, contre la joue rasée de mon père, si accueillante.
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