Vendredi 15/11/2024
Je me disais naïvement, en prenant le petit déjeuner, qu’il est vraiment étrange d’habiter notre monde. Nous nous sommes donné les moyens de tous nous nourrir. Nous pourrions vivre tranquillement chacun chez soi sur cette terre. Notre relation au monde pourrait être simple. Mais chacun cherchant le bonheur ou la satisfaction, ce léger écart à fait naître tous les fléaux de la société des hommes : le pouvoir, donc l’argent, la technique qui rend fous les humains jusqu’à les aliéner, une organisation sociale qui met en avant l’individu et ses plus bas instincts (ceux qui tendent à l’asservissement de l’autre ou à sa destruction) au lieu de promouvoir le simple bonheur d’être là. Je me disais cela en petit-déjeunant, ce matin, pendant que d’autres agonisent sous les bombes ou meurent de faim dans la fournaise… Mais l’action semble si vaine quand des millions de personnes trouvent naturel de vivre dans ce qu’on peut nommer l’opulence, et seraient prêtes à défendre cette opulence avec la plus grande violence. Le bonheur de vivre, simplement avec l’essentiel a cédé la place à la satisfaction de vivre rageusement dans le superflu.
Lundi 18 /11/2024
Le week-end fut chargé et chargé fort agréablement, mais la fatigue est là, ce matin, et ce début de semaine va être dur ! Est-ce une marque de mon aveuglement sur mon âge, ou bien la preuve que celui-ci n’a que peu d’importance ? Quoi qu’il en soit, il est toujours bon d’engranger de l’énergie positive, de passer des moments intenses avec son aimée, sa famille ou ses amis. On densifie le présent, on le rend riche et consistant, on ne prépare aucun regret pour l’avenir. Mais je ne suis tout de même pas allé jusqu’au bout de ce que j’avais à faire et j’ai cumulé du travail à faire d’urgence. Cela reste dans un coin de la tête comme une inquiétude à dissiper. Ce soir, ce sera la moment de la dissiper en travaillant davantage… si la fatigue ne prend pas le dessus car elle s’est encore accentuée toute la journée. Retour sous un petit soleil agréable qui réchaufferait un peu si la bise fraîche de novembre ne venait pas se glisser sous les vêtements. La couleur du ciel est tendre, un bleu rosé lumineux, doux comme un duvet.
Mardi 19/11/2024
Lorsque le pouvoir est exercé par des cerveaux malades dont les vues déformées ne sont pas seulement des stratégies politiques, mais de réels fondements théoriques, il semble légitime de penser que le peuple des esprits rationnels et raisonnables agisse d’une manière ou d’une autre pour revenir à un fonctionnement politique digne de démocraties dont l’aspiration est le droit au bonheur de chacun et de tous. Or, dans nos sociétés imbriquées et tenues par des intérêts économiques de quelques uns, que peuvent faire les individus ? La lassitude et l’inertie s’appuyant sur un confort matériel suffisant pour qu’on ait peur de le perdre, engendrent un immobilisme rêvé pour les soft-dictateurs de tout poil. Et cependant, que dit la conscience face à l’inacceptable ? Que deviennent les convictions, les grandes idées généreuses et fraternelles ? Où disparaît la soif d’égalité et de dignité pour tous ? Nos lâchetés entretiennent notre honte qui alimente le repli sur soi et l’aveuglement coupable. Après l’indignation, il faudra bien agir un jour !
Mercredi 20/11/2024
C’est à la naissance du jour que je pars à présent sur mon fringant bolide. Et cette naissance me rappelle qu’il y a exactement cinquante-six ans, à la minute près, je naissais dans les frimas d’un automne apparemment rigoureux. Mes deux parents disparus, il ne me reste plus que quelques souvenirs de ce qui m’a été raconté surtout par ma mère, et ces fragiles fragments risquent un jour de disparaître de mon esprit, de disparaître à jamais. De quoi me parlait-on au sujet de ces débuts brumeux ? Cela se passait un mercredi 20 novembre, à 7h30 en 1968. Ma mère m’a toujours parlé d’une soirée joyeuse la veille, probablement, avec gigot, vin et danse. Il était question aussi d’un retour au domicile de Salernes, après cette soirée, compliqué par des conditions météorologiques difficiles avec du verglas, voire de la neige. Ensuite, il y a eu les contractions et le départ en fin de nuit pour Draguignan où j’apparaissais comme le messie à 7h30, donc, dans cette famille pour laquelle je devais être l’aîné de toute une génération. C’était il y a… si peu !
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