Mercredi 08/01/2025
Nous avions, hier, entre collègues, une grande discussion sur les pédagogies alternatives, fondées sur l’envie individuelle, la liberté de choix des activités, comparées au carcan que représenterait un prétendu « système traditionnel » plus dirigiste et plus coercitif. Mais rapidement cela posa la question d’une société de totale liberté. Un idéal, certes, le souhait de tous, mais la liberté totale est-elle compatible avec une vie collective ? Rousseau nous a aiguillés dans cette réflexion, son contrat social est un point d’aboutissement de première importance en ce qui concerne cette articulation liberté/contrainte. Et au-delà, imaginons une société de complète liberté. Cela ne fonctionnerait qu’à condition que chacun ait une conscience absolue de la responsabilité individuelle, c’est donc un problème avant tout d’éducation. Et allons encore plus loin : quel serait le destin et l’histoire d’une telle société ?
Jeudi 09/01/2025
Comment ne pas être fasciné par les transformations du monde qui s’opèrent sous nos yeux ? Le plus grand groupe de réseaux sociaux au monde annonce qu’il met fin à la vérification des informations par des spécialistes (« fast checking »), remplacée par un système d’évaluation collective. C’est vertigineux, cela revient à nier les compétences morales et professionnelles des fast checkers, cela revient à soumettre la vérité à l’appréciation d’une « opinion » globale, à rendre cette vérité « alternative » comme le disait l’instigateur de ces bouleversements aberrants dans la perception du monde, comme le disait cette bête brute qui a réussi à manipuler l’opinion son propre pays pour se faire réélire. On veut donc nous faire croire que toutes les opinions se valent, que chacun peut avoir sa vision du monde sans tenir aucun compte des constructions intellectuelles qui ont permis à un si grand nombre d’humains de vivre ensemble, avec une pensée nuancée et complexe, à hauteur de chacun. Mais tout relativiser et dire qu’il n’y a que des « vérités alternatives » revient à ne vivre que dans la « croyance », une forme de religion, et c’est à cela que nous réduisent les grands dirigeants des grandes entreprises de réseaux sociaux : ne vivre que dans la croyance, c’est à dire dans l’obscurantisme.
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