Vendredi 10/01/2025
Il me revient à l’esprit un moment de vie familiale récurrent dans la seconde moitié des années 1970. Nous avions école le samedi matin et nos parents avaient l’habitude, après nous avoir récupérés, de nous emmener « Chez Pagès », un café de la place Châteauras à Dieulefit. C’était une fête à chaque fois, les parents savaient comment créer ces petits moments de bonheur, si importants dans la construction de l’individu. Lorsque nous entrions, cela sentait toujours un mélange de tabac froid, de quelque chose de sucré (du sirop séché ou de la bière), d’alcool s’évaporant doucement. Nous prenions un sirop ou un Orangina pendant que ma mère choisissait invariablement un « Vichy-fraise », au goût sucré-salé si caractéristique. Mon père, dans mon souvenir, prenait un pastis. Tout le monde picorait des cacahuètes avec leur fine membrane sèche, qui trônait dans une coupelle en plastique. Et puis nous allions contempler (plus rarement jouer avec…) les premiers jeux vidéos d’arcades qui arrivaient en France : le « casse-brique » et le « tennis ». C’était un moment rituel et magique, le début joyeux du week-end.
Lundi 13/01/205
Effrayant d’entendre un grand dirigeant d’entreprise du net vanter les valeurs du « virilisme », du « masculinisme », de la violence, qui serait de bons stimulants pour l’économie. Outre le serment d’allégeance que cela constitue vis-à-vis d’un pouvoir borné, stupide, inculte et tout bonnement fasciste, cela révèle aussi à quel point la communication tronquée et la fascination du discours pour lui-même, peuvent aboutir à la prise de décisions catastrophiques et qui heurtent le bon sens intelligent. Les nuances, les cas particuliers, la complexité des choses, tout ceci est balayé par la simplification, le schématisme, la caricature de la réalité, ne pouvant aboutir qu’à des prises de position simplistes et elles-mêmes caricaturales. Voilà comment démarre la voie vers le totalitarisme, via les discours populistes, que tout le monde peut facilement faire siens, acceptant le fait qu’il existe des « vérités alternatives », donc que tout est relatif, que tout se vaut, donc que plus rien ne fait sens. Le paradis des Brutes !
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