Mercredi 07/05/2025
Puis ils sortirent de leur hébétude. « Je suis d’accord déclara Léa, après tout, nous n’avons que trois heures de cours aujourd’hui, et c’est une correction d’évaluation. » Ils se mirent en route pour l’extrémité de la ville, là où la muraille leur semblait la plus proche. Ils marchèrent un temps conséquent, se perdant en conjectures sur les raisons d’une telle apparition. Ils convoquèrent les hypothèses les plus diverses. La situation internationale était tendue, mais pas plus que d’habitude, le nouveau premier ministre était un mou velléitaire, soucieux de son image, mais peu enclin à des dépenses somptuaires ou révolutionnaires. Il n’y avait aucune tension intérieure qui justifiât un tel mur, et pour se protéger de quoi ? Non, ils n’y comprenaient rien. Ils arrivèrent bientôt au pied de la muraille, qui s’élevait en ces lieux à une hauteur prodigieuse. Ils eurent beau examiner la construction sur une longueur considérable, ils ne trouvèrent aucune porte, aucune issue, aucune fenêtre, aucune ouverture. Il n’y avait aucune aspérité pour escalader. Après une exploration ayant duré une bonne partie de la journée, ils arrivèrent à un endroit où la muraille perdait un peu de sa hauteur. De grands arbres voisins permettaient d’imaginer un accès au sommet du mur. Quelques heures furent encore nécessaire pour y grimper. Les quatre jeunes gens se juchèrent sur la crête, déposèrent leurs sacs, observèrent et ne purent croire ce qui s’offrait à leur vue : un second mur absolument identique au leur s’élevait face à eux, derrière lequel s’étendait une ville, mais une ville qui était l’exact calque de la leur, au monument près, à la rue près. Et sur le mur d’en face se tenaient quatre adolescents, deux filles et deux garçons, ayant déposé leurs sacs de cours de la même manière qu’ils l’avaient fait. La nuit tomba.
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