mercredi 4 juin 2025

 

Mercredi 04/06/2025


Certains souvenirs sont plus tenaces que d’autres, c’est logique et sain : nous ne pouvons pas tout garder en mémoire comme un héros borgésien, ce serait une souffrance abominable. Le tri est indispensable à notre survie mentale. Curieusement, il me revient à l’esprit ce petit matin, lorsque j’étais adolescent, en Espagne, dans la Mancha : nous nous étions arrêtés, avec notre mini camping-car, au milieu d’un pré de belle facture, à côté d’un abreuvoir où un robinet fournissait l’eau nécessaire à la vaisselle et à la cuisson des pâtes. La soirée était paisible sous le ciel limpide devant d’infinis moutonnements de collines pelées. Il ne manquait que les moulins du Quichotte. Deux ou trois des frères avaient dormi à la belle-étoile, sur des matelas posés à même l’herbe, près de l’abreuvoir. Et au matin, quelle ne fut pas notre surprise de nous réveiller entourés de plusieurs dizaines de moutons, serrés autour de nos couchages, nous englobant dans leur foule dense et chaleureuse ! Ces moutons étaient seuls, sans berger apparent, sans chien pour veiller sur eux. Leur proximité était à la fois apaisante et inquiétante, comme ce que je ressentais à la même époque quand il fallait me mêler à une foule.

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