Mercredi 16/10/2024
Un peu fourbu ce matin, j’ai dû pédaler fort pour ne rater mon train, que j’ai eu haut la main, finalement. Mais il est bon de sentir les fibres de son corps tiraillées, sensibles, à la limite de la douleur, mais encore dans le bien-être. Les lendemains de match de volley sont toujours l’occasion de sentir son corps dans toutes ses parties, de sentir son corps encore capable de réagir à l’effort, encore vivant. Le sport a ceci de positif qu’il demande une préparation physique minimale, mais qui permet de sentir déjà l’énergie venir électriser chaque parcelle du corps. Ensuite, pendant l’effort, c’est tout l’être qui est en tension sur le plan physique comme sur le plan moral, un sentiment de plénitude, hic et nunc, une jouissance de l’instant avec la satisfaction de l’exploit, à l’échelle de chacun, qui contente l’égo ou le frustre, mais pour mieux dépasser la frustration, justement.
Jeudi 17/10/2024
Que dire aujourd’hui ? Tenir sur la longueur ces carnets n’est pas sans risque d’épuisement. Comme disait l’autre : « tout est dit et l’on vient trop tard... ». Mais en réalité, si tout est dit, tout n’a pas été dit de la même manière, et c’est justement cela qui fait tout, et laisse ouvert à l’infini le champ de l’expression (j’allais écrire le « chant »). L’évolution de l’humanité, des rapports entre les individus, entre les individus et le monde, crée des situations toujours nouvelles, des cadres d’existence toujours différents. Et s’il est vrai qu’un certain éternel humain est perceptible d’époque en époque, les facettes de l’individu changent sans cesse selon l’éclairage extérieur, révélant peut-être certains aspects non encore perçus de cet éternel humain. C’est pourquoi tant qu’il y aura des humains, il y aura des artistes attachés à les peindre, de manière toujours nouvelle, toujours enrichie, et toujours enrichissante. L’on ne vient jamais trop tard pour parler des hommes, encore faut-il avoir quelque chose à dire. Le piquant de l’affaire , c’est qu’en écrivant ces quelques lignes, justement, je m’interroge sur leur pertinence, sur leur intérêt. Ne s’inscrivent-elles pas dans le bruit inutile du blabla des barbouilleurs de pages blanches ? En quoi peuvent-elles apporter quelque chose à la connaissance fine de l’être humain? L’effort est peut-être tout de même louable… « il faut persévérer » !
Vendredi 18/10/2024
Il commence à faire nuit lorsque le train démarre. Et me reviennent en mémoire certains départs de nuit plus ou moins anciens. Ainsi, lorsque nous partions en Espagne, mes parents voulaient rouler sur une seule grosse journée et ils nous réveillaient en pleine nuit pour nous installer dans le coffre de notre voiture break, grande ouverte pour l’occasion. Nous étions couchés sur des duvets, et tous les quatre nous nous rendormions illico, serrés les uns contre les autres, les bagages tout autour de nous. Mais le transfert lit-voiture, de nuit, avait quelque chose de magique, une parenthèse hors de la réalité, un bout de rêve éveillé entre le quotidien et l’aventure. Un autre petit matin me revient en mémoire : un ami de la famille m’a un jour proposé de partir en fin de journée contempler le panorama au coucher du soleil, depuis le sommet d’une moyenne montagne. Nous grimpâmes sportivement tout l’après-midi pour profiter de l’heure la meilleure pour le coucher de soleil, et nous ne fûmes pas déçus. Mais la gare approche, il faudra continuer le récit au prochain trajet…
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